Des chiffres qui interpellent
En ce 24 novembre, veille de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, plusieurs chiffres publiés ces derniers jours interpellent.
D’abord, sur les violences conjugales. L’étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) portant sur les violences au sein du couple révèle que 85 424 victimes ont déposé plainte pour coups et blessures volontaires de la part de leur conjoint ou ex-conjoint en 2016, soit 3% de plus qu’en 2015. Mais il faut garder en tête que les enquêtes de « victimation » ont montré que seules 14% des victimes de violences conjugales déposent plainte… Autre fait notable : 9 victimes sur 10 sont des femmes.
Ensuite, ce mois d’octobre a été marqué par une augmentation de 30% des plaintes déposées en gendarmerie concernant des violences sexuelles. Même tendance au 3919, le numéro mis à disposition des femmes victimes de violences : 5717 appels ont été enregistrés en octobre, contre 4510 en septembre. A tel point que tous n’ont pu être traités, faute de moyens… Il faut sans doute y voir les conséquences de l’affaire Weinstein, dont les effets sont allés au-delà du monde du cinéma. Ses actes dénoncés par des dizaines de femmes ont contribué à libérer la parole d’autres victimes… Et c’est tant mieux. Car la libération de cette forme d’emprise qui se joue entre ce type de bourreaux et leurs victimes silencieuses passe d’abord par cette libération de la parole.
Par ailleurs, signalons que le Président doit prononcer demain un discours présentant le plan de « sécurité sexuelle » du gouvernement, et les mesures de lutte contre le harcèlement et les violences sexuelles prévues. Les grandes lignes en ont déjà été présentées dans la presse.
La lutte contre les violences faites aux femmes est un combat qui est loin d’être gagné… Espérons que les chantiers en cours le feront avancer.